La cellule terroriste démantelée vendredi dernier et composée de sept membres liés à l’Organisation dite « Etat Islamique » s’activant à Casablanca, Ouezzane et Chefchaouen, projetait de mener une opération de grande envergure en vue de semer la psychose, a affirmé, lundi à Salé, le directeur du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), Abdelhak Khiam.
Le projet terroriste de cette cellule, qui était dans un stade avancé, visait des sites très sensibles pour la sécurité et l’économie du Maroc, notamment à Casablanca, a précisé Khiam lors d’un point de presse consacré à la présentation des dernières données relatives au démantèlement de la cellule.
Le plan terroriste avait pour objectif de transformer le Royaume en un bain de sang, a ajouté le responsable.
Les membres de cette cellule prévoyaient d’établir leur base-arrière dans le nord du Royaume où ils disposaient de maquis et de planques sécurisées et ce, dans la perspective de proclamer une wilaya affiliée à Daech sous l’appellation « Wilayat Al Maghrib Al islami », rappelant que les éléments de cette cellule avaient prêté allégeance au chef de cette organisation terroriste « Abou Bakr Al Baghdadi ».
Le chef de file de la cellule, imprégné du discours idéologique extrémiste, avait tenté vainement à plusieurs reprises depuis 2016 de rejoindre l’Etat islamique au Sahel, a dit Khiam, ajoutant que cet individu était entré en contact via les réseaux sociaux avec les dirigeants de cette organisation terroriste qui l’ont incité à mener des opérations terroristes à l’intérieur de son pays.
Khiam a aussi affirmé que le chef de file de cette cellule a reçu un émissaire de Daech, qui serait un Syrien en cours d’identification, qui lui a assuré la disposition de cette organisation à lui fournir la logistique nécessaire pour mener des actes terroristes au Maroc, notamment à Casablanca, faisant savoir que l’enquête est toujours en cours au sujet de la cellule démantelée et qu’un portrait-robot de ce Syrien est en cours d’élaboration.
Par ailleurs, le directeur du BCIJ a relevé que le lot d’armes et les diverses munitions saisis lors du démantèlement de la cellule confirment la particularité de cette opération marquée par la mobilisation de tous les services du BCIJ, notant que l’intervention des forces de sécurité a été menée avec un grand professionnalisme.
Il a également rappelé que cette intervention s’inscrit dans le cadre des opérations anticipatives menées par le BCIJ et qui ont permis de démanteler 12 autres cellules au titre de l’année en cours, soutenant que les services du Bureau central demeurent mobilisés pour assurer la sécurité et la quiétude des Marocains.
Interrogé sur l’impact de la mort d’Abou Bakr Al Baghdadi sur l’activité de Daech, Khiam a souligné que la guerre contre le terrorisme ne peut être liée à une seule personne mais à une idéologie qui reste toujours véhiculée par cette organisation terroriste.
Un communiqué du ministère de l’Intérieur avait indiqué vendredi que le BCIJ, relevant de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) a mis en échec, sur la base de renseignements précis, un plan terroriste dangereux à travers le démantèlement d’une cellule terroriste composée de sept membres liés à l’ »Etat islamique » s’activant dans la localité de Tamaris (banlieue de Casablanca), Ouezzane et Chefchaouen.
Cette opération s’est soldée par l’arrestation à Casablanca du chef de file de la cellule et de l’un de ses complices et à la saisie d’un lot d’armes à feu composé de deux fusils, trois pistolets automatiques, de diverses munitions, des ceintures pour cartouches, d’armes blanches de grande taille, des épées, des sacs en plastique de grande taille contenant des produits chimiques suspects pouvant entrer dans la fabrication d’explosifs, des menottes, de matériel de plongée et de deux arbalètes de pêche.
Les services de sécurité ont également saisi deux paires de jumelles, une caméra, des talkie-walkies, des téléphones portables, deux boussoles, des cagoules, une paire de gants, une moto, des sommes d’argent en monnaie nationale et en devise étrangère, ainsi que deux étendards de « Daech » et des manuscrits dont un texte d’allégeance au pseudo-calife de ce groupe terroriste.
(MAP)