Le jour où on a tous eu honte…

Faisons tout de suite notre mea culpa. 

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Vous, nous, tous… Soyons francs. Pensons-nous toujours à ceux qui viendront après nous ? Quand nous prenons une douche, utilisons-nous l’eau avec parcimonie ? Non, bien sûr. Quand nous lavons nos assiettes, nos voitures à grande eau, avons-nous la moindre pensée pour ceux qui n’ont même pas d’eau à boire, aujourd’hui… a fortiori demain ? 

Avons-nous toujours et tout le temps le souci de ne pas gaspiller l’électricité ? De ne pas laisser tourner le moteur de nos véhicules ? De ne pas polluer la nature ? De ne pas surexploiter ce qu’elle nous donne ?

Rien de tout cela ! Nous vivons, en parfaits égoïstes, aussi inconscients des dangers qui nous guettent, que si nous étions au 19ème siècle. Dangers que nous voyons nous atteindre dès à présent, avec les inondations, les sécheresses, les milles et un désordres climatiques.

Nous savons. Mais nous passons outre…

Alors, quand une toute jeune fille pousse un cri qui retentit aux quatre coins de la planète ; quand elle mobilise tous les enfants de la terre ; et que même les grands sont forcés de l’écouter ; quand elle nous lance «vous avez volé mon enfance, vous avez volé mes rêves!»… On n’en mène pas large.

Qui n’a pas eu honte lorsque cette «ado» a lancé ce cri ? 

Le 23 septembre, la très jeune militante suédoise, Greta Thunberg –Car il s’agit bien d’elle- était à New York, aux Nations Unies, au Sommet Action Climat 2019. Et face aux adultes, gouvernant de tous les pays et dirigeants de la planète, elle a lancé son réquisitoire, pointant du doigt les grands de ce monde, pour leur «manque d’action» devant les problèmes urgents que posent les changements climatiques. «Les gens souffrent, les gens meurent. Des écosystèmes entiers s’effondrent, nous sommes au début d’une extinction de masse», a-t-elle crié du haut de ses 16 ans. «Depuis plus de quarante ans, la science est claire comme du cristal. Comment osez-vous regarder ailleurs et venir ici en prétendant que vous en faites assez ?», a-t-elle ajouté les yeux pleins de larmes. 

Trois jours auparavant, le 20 septembre, Greta battait le pavé à la tête de la gigantesque marche pour le climat de New York (Climate Strike) à laquelle ont participé des dizaines de milliers de jeunes manifestants. Simultanément, «des millions de gens ont marché à travers le monde pour réclamer une action réelle en faveur du climat», comme elle l’a relevé avec la fierté légitime d’avoir fait bouger les lignes…

Ce jour-là, oui, nous avons tous eu honte. Mais la plus grande honte est pour ceux, parmi les plus grands, qui n’ont même pas jugé utile de se déplacer pour le Sommet et encore moins d’écouter Greta. Ceux qui continuent d’ignorer les dangers des changements climatiques et les tentatives de la communauté internationale pour en prendre conscience et agir ensemble… 

Que sortira-t-il du Sommet de New York ? Encore des larmes de crocodiles ? Des engagements vagues et vite relégués aux oubliettes ? Il est question de plancher sur six volets (La transition mondiale vers les énergies renouvelables ; Infrastructures et villes durables et résilientes ; Agriculture durable ; Gestion des forêts et des océans ; Résilience et adaptation aux impacts climatique ; Alignement des financements publics et privés sur une économie ayant zéro émission nette), pour tenter d’y apporter des solutions.

Des engagements avaient déjà été pris à Paris, en 2015 (Cop21). Il reste un an pour les tenir. La Cop22, au Maroc était l’occasion de les rappeler. La mobilisation des jeunes montre que rien de déterminant n’a été réalisé.  

Difficile de croire que de nouveaux engagements pourront être pris… 

Mais tout ce que la petite voix de Greta pourra arracher sera déjà ça de pris !

Et si nous laissons moins couler l’eau de nos robinets, ce sera notre 1ère contribution à nous !

Bahia Amrani

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