Le procès de Yassine Lmounadil reprend lundi 20 mai devant le tribunal de première instance à Agadir. Yassine Lmounadil, connu pour ses vidéos mettant en cause des responsables locaux dans la région d’Agadir, est jugé pour » violence et outrage à agent de police », a indiqué une source judiciaire. Les témoins clés dans le cadre de cette affaire seront entendus, lors de la prochaine audience, comme l’avait demandé la défense.
La dernière audience du procès a eu lieu lundi 13 mai au tribunal de première instance d’Agadir, où le groupe de soutien à Yassine Lmounadil ainsi que les militants de l’Association nationale pour la défense des droits de l’homme au Maroc ont organisé, ce même lundi, un sit-in de solidarité avec Yassine Lmounadil, dont le militantisme lui a déjà valu plusieurs interpellations, d’après des associatifs.
Les faits qui sont jugés remontent à février 2019. L’accusé, originaire de la région, était au moment des faits présent à l’hôpital Hassan II à Agadir. Maître Cherkaoui, qui défend l’accusé, souligne que son client explique les raisons de sa présence à l’hôpital Hassan II par le fait qu’il avait été sollicité par Khadija B, mère d’une jeune patiente, Fatemezzahra (22ans), admise aux urgences de l’hôpital.
« Des bénévoles à Oujda ont proposé de faire opérer la jeune fille à l’hôpital d’Oujda. La mère, qui estimait qu’il y a eu négligence dans le traitement médicale de sa fille, voulait alors retirer le dossier médical de sa fille de l’hôpital. Elle a dû y aller plusieurs fois. Mais on a refusé de lui fournir les documents de la prise en charge de sa fille », souligne Maître Cherkaoui. C’est pourquoi, ajoute ce dernier, la femme a sollicité l’aide de Yassine Lmounadil, qui s’attaque depuis plusieurs années à la corruption et au « fassade » dans la région».
Mais après son arrivée à l’hôpital, poursuit-il, la jeune fille décédait, après la détérioration de son état. « A ce moment là, la mère a perdu son sang froid et a commencé à pleurer en protestant contre la négligence et la façon dont a été géré le cas de sa fille. C’est là où il y a eu une altercation verbale entre le policier et la mère de la femme. Etant dans un état hystérique, la femme a frappé le policier», précise l’avocat.
Celui-ci souligne les incohérences du dossier et dénonce un « coup monté » pour faire taire son client, lequel a été placé en garde à vue, le 1er mai 2019. « Ce sont des accusations montées de toutes pièces. D’ailleurs, il y a deux témoins, dont la mère et une autre personne qui se trouvait également sur les lieux au moment de l’incident. Elles sont prêtes à témoigner que le policier était frappé par la mère de la défunte et non pas par Yassine », a précisé Me Cherkaoui. D’ailleurs, poursuit-il, « nous avons demandé à entendre les deux témoins qui prouvent les dire de son client ».
La défense se demande aussi pour quelles raisons les caméras de l’hôpital n’ont pas été prises en considération. Pourtant, dit-elle, les caméras doivent filmer toute la scène. « Nous avons demandé à les visionner. Car il est possible d’identifier l’auteur de l’agression», souligne l’avocat. Avant de conclure que « son client a également déposé une plainte contre le policier pour injures mais, à ce jour, aucune suite n’a été donnée à sa plainte ». Un dossier à suivre.