Le Parlement algérien se réunira mardi 9 avril 2019 pour nommer celui qui assurera l’intérim présidentiel, une semaine après la démission d’Abdelaziz Bouteflika. Toutefois, cette annonce n’a pas eu raison de la détermination des manifestants, qui exigent le départ de tous les symboles du régime.
« Mardi, le président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, présidera la réunion du Parlement pour annoncer la vacance du poste de président de la République et ensuite désigner Abdelkader Bensalah comme chef d’État », a déclaré Salim Rebahi, chargé de la communication de la Chambre haute du Parlement algérien.
90 jours de présidence par intérim
Selon la loi fondamentale algerienne, le président du Conseil de la Nation, doit assurer l’intérim durant une période de 90 jours maximum et organiser une élection présidentielle dans ce délai. Président depuis près de 17 ans du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, 77 ans et largement décrié par la population, est un pur produit du régime algérien.
Les manifestants restent mobilisés
Battant le pavé depuis plus d’un mois et demi, des milliers de manifestants ont une nouvelle fois exprimé, vendredi 5 avril 2019, leur refus de toute implication des anciens fidèles de Abdelaziz Bouteflika dans la transition politique. Dans la capitale algerienne, les manifestants ont défilé pour le septième vendredi consécutif, principalement sur la place de la Grande Poste. Cette place, devenue l’épicentre des grands rassemblements hebdomadaires, a résonné de slogans, comme « On ne pardonnera pas! », référence à la lettre d’adieu adressée le 3 avril 2019, par Abdelaziz Bouteflika aux Algériens pour leur demander pardon.
Jusqu’au départ de tous les symboles du régime
Les protestataires ont également appelé au départ des « 3B », Abdelkader Bensalah, Tayeb Belaiz et Noureddine Bedoui, trois hommes-clés de l’appareil mis en place par Bouteflika et à qui la Constitution confie les rênes du processus d’intérim, du fait qu’ils occupent respectivement le poste de président du Conseil de la nation, Premier ministre et président du Conseil Constitutionnel. «Nous voulons de nouveaux visages, un nouveau départ», ont insisté les manifestants, appelant à la construction d’une nouvelle Algérie, débarrassée totalement de son ancien régime. «On a dit tout le monde, c’est tout le monde», pouvait-on lire sur l’une des banderoles brandies par les manifestants.
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