La résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara marocain, adoptée ce vendredi à l’unanimité, est venue apporter des précisions, rétablir les vérités et souligner la démarche privilégiée par la Communauté internationale pour résoudre ce différend régional, a déclaré le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita.
Les éclaircissements du Conseil ont porté particulièrement sur trois points essentiels, a ajouté Bourita. Il a précisé que le premier point est relatif au statut historique et juridique à l’Est du dispositif de défense et les agissements du « polisario ».
Les points forts de la résolution
Ainsi, a-t-il noté, concernant Guerguarate, le Conseil de Sécurité a « exprimé sa préoccupation au sujet de la présence du polisario dans la zone tampon de Guerguarate en l’appelant à se retirer immédiatement ».
Dans le cas de Bir Lahlou, le CS a « exprimé sa préoccupation au sujet de l’annonce par le polisario de transférer des structures administratives à Bir Lahlou en l’appelant à s’abstenir de mener de telles actions déstabilisatrices ».
De la sorte, le Conseil de Sécurité confirme le statut de la zone à l’Est du dispositif de défense, a souligné Bourita, assurant qu’il s’agit, pour l’ONU, d’une zone tampon au sens des Accords de cessez-le-feu, où ne saurait y avoir d’activités civiles ou militaires.
La résolution, a-t-il poursuivi, « fait donc siennes les préoccupations exprimées dans les Messages de SM le Roi Mohammed VI, , au Secrétaire général de l’ONU et aux puissances déterminantes du Conseil de sécurité, soulignant que l’instance exécutive de l’ONU met en garde le « polisario » et l’Algérie, de la manière la plus ferme, contre leurs actes de provocation et leurs agitations irresponsables ».
Tous les agissements et les mensonges sur l’existence de soi-disant « territoires libérés », ou de « zones de déploiements » ont été battus en brèche par le Conseil de sécurité, Organe dépositaire de la légalité internationale et mandataire de la MINURSO, a relevé le ministre, faisant observer que « le polisario, soutenu par l’Algérie, est appelé, aujourd’hui, à répondre aux injonctions du Conseil de Sécurité et à se retirer immédiatement, définitivement et sans conditions de la zone située à l’Est du dispositif de défense ».
En revanche, a dit Nasser Bourita, le Conseil de Sécurité « s’est félicité et a reconnu la réponse mesurée du Maroc face aux préoccupations récentes concernant la zone tampon ».
En ce qui concerne le deuxième point ayant trait aux éclaircissements du Conseil de sécurité, Bourita a fait observé que l’organe exécutif de l’ONU définit la finalité du processus politique, identifie les acteurs et confirme le leadership onusien.
Dans sa résolution, le Conseil de Sécurité précise que la finalité du processus politique, mené sous l’égide exclusive des Nations Unies, est de « parvenir à une solution politique réaliste, réalisable et durable basée sur le compromis », a expliqué le ministre, faisant remarquer que ces termes s’identifient à la solution politique préconisée par le Maroc, dans le cadre de l’Initiative marocaine d’Autonomie.
Par cette même position, a-t-il ajouté, le Conseil écarte toutes les solutions, schémas ou plans irréalistes, irréalisables et non durables défendus par les autres parties, réaffirme la prééminence de l’Initiative marocaine d’autonomie et préconise également que « le réalisme et l’esprit de compromis sont essentiels pour progresser vers la solution politique ».
Ainsi, l’organe exécutif de l’ONU demande expressément aux pays voisins, et donc à l’Algérie, « d’apporter une contribution importante au processus et de s’engager plus fortement pour progresser vers la solution politique », a insisté Bourita, précisant que le Conseil fait sienne la recommandation du Secrétaire général dans son dernier rapport (S/2018/277) d’inviter l’Algérie à s’engager fortement dans le processus politique, à la hauteur de ses responsabilités imprescriptibles dans le différend régional sur le Sahara marocain.
Et le chef de la diplomatie marocaine de souligner que la résolution confirme, ainsi, le statut de l’Algérie en tant qu’acteur et partie prenante, qui doit s’impliquer de manière forte dans la recherche de la solution politique, rappelant que c’est « l’Algérie qui arme et abrite le polisario, c’est l’Algérie qui le finance, qui l’encadre et qui mobilise tout son appareil diplomatique pour contrer l’intégrité territoriale du Royaume ».
La résolution conforte également, selon le ministre, le leadership exclusif de l’ONU dans le traitement du dossier, en appelant « les parties à s’investir davantage dans les efforts des Nations Unies », sur la base de l’esprit de réalisme et de compromis pour parvenir à la solution politique qui ne peut être que politique dans le cadre de la souveraineté du Royaume du Maroc.
S’agissant du troisième point à relever dans les éclaircissements apportés par cette résolution onusienne sur le Sahara marocain, le ministre a affirmé que l’Algérie est triplement interpellée par le Conseil de sécurité.
Au niveau du processus politique, le Conseil a exhorté les pays voisins et donc l’Algérie à faire « une importante contribution au processus politique et d’accentuer son engagement dans le processus », à la hauteur de ses responsabilités dans la genèse et le maintien du différend régional sur le Sahara marocain, a-t-il expliqué, ajoutant qu’il s’agit d’une reconnaissance par le Conseil de sécurité du rôle politique, médiatique, militaire, et humanitaire de l’Algérie dans la question du Sahara Marocain.
Le Conseil conforte, de la sorte, la position du Maroc ayant toujours affirmé que le règlement du différend nécessite l’implication forte et sérieuse de l’Algérie dans le processus onusien, a-t-il insisté.
Côté humanitaire, la Résolution du Conseil de Sécurité réitère sa demande à l’Algérie d’honorer ses obligations internationales à l’égard des populations des camps de Tindouf, en lui « demandant à nouveau que l’enregistrement des réfugiés dans les camps de réfugiés de Tindouf soit envisagé, et soulignant qu’il convient de déployer des efforts à cet égard », a-t-il relevé, déplorant, en effet, la situation des camps de Tindouf en Algérie qui est unique au regard du droit international humanitaire et exceptionnelle au vue des normes de protection de réfugiés appliquées par le HRC.
Sur le plan de la stabilité régionale, a fait noter le ministre, le Conseil situe le différend sur le Sahara marocain dans son contexte régional, en reconnaissant qu’une solution politique à ce différend permettra le renforcement de la coopération entre les pays du Maghreb et contribuera à la stabilité et la sécurité de la région sahélienne.
Suite à l’adoption de cette résolution, le Maroc tient à remercier les pays qui ont privilégié une démarche constructive, en particulier le porte-plume de la résolution, les Etats-Unis d’Amérique, ainsi que les autres pays permanents et non-permanents, membres du Conseil, qui se sont mobilisés pour défendre la légalité internationale et préserver la stabilité et la sécurité dans la région, tout en regrettant la position de ceux qui ne se sont pas joints à la quasi-totalité du Conseil, a conclu le chef de la diplomatie marocaine.