Mohamed Bouden, politologue : «L’Algérie fait partie des plus grands fournisseurs d’armes aux organisations terroristes»

La cellule terroriste démantelée le 15 février 2018 par le BCIJ compte, parmi ses membres, un élément du Polisario. Comment expliquez-vous cela?

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Cet élément nouveau en matière de lutte antiterroriste montre le nouveau visage du Polisario. Il est clair, aujourd’hui, que les séparatistes ont bel et bien des activités terroristes au niveau du Maghreb. Il ne faut pas oublier que le Polisario, soutenu par le pouvoir algérien, est depuis longtemps impliqué dans des affaires liées au crime organisé et au trafic d’êtres humains, entre autres activités illégales. Récemment, les services de renseignement japonais ont relevé des connivences entre le front séparatiste et l’Organisation Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), entre autres organisations terroristes. Aujourd’hui, avec le climat d’instabilité qui règne dans plusieurs pays de la région, du continent et du monde, il faut s’attendre à une présence plus accrue des groupes terroristes, notamment l’Organisation dite Etat islamique (EI) qui cherchera par tous les moyens à renforcer ses liaisons avec le Polisario. Le tout, bien entendu, avec l’appui du régime algérien.

Doit-on déduire de vos propos que l’Algérie est devenue une base arrière du terrorisme?

L’Algérie fait partie des plus grands fournisseurs d’armes aux organisations terroristes. Le démantèlement, le 15 février 2018, d’une dangereuse cellule terroriste avec, parmi ses membres, un élément du Polisario prouve une nouvelle fois que les séparatistes, soutenus par l’Algérie, n’ont qu’un seul et unique objectif, déstabiliser le Maroc et le freiner dans son élan de développement, quitte à s’allier avec le diable, s’il le faut.

Le patron du BCIJ, Abdelhak Khiame, avait déploré le manque de coopération de la part de l’Algérie dans la lutte antiterroriste. L’arrestation de 3 partisans de Daech et, parmi-eux, un membre du Polisario, élimine-t-elle toute chance dans ce domaine?

Il est temps que les pays du Maghreb et du continent africain unissent leurs forces, pour faire face au terrorisme. Le manque de coopération de l’Algérie dans ce domaine est préjudiciable à tous, y compris à l’Algérie elle-même.  On ne peut avoir d’informations précises sur les terroristes qui s’activent dans la région sans instaurer une coopération régionale, solide et efficace.  En attendant un éventuel changement d’orientation du pouvoir algérien à ce sujet, la stratégie du Maroc n’est pas que sécuritaire. L’intervention du Royaume dans le champ religieux avec la formation des imams et, sur le volet social, l’action de la société civile, telle que l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), contribuent à faire face au terrorisme qui gagne de plus en plus de terrain dans de nombreux pays du monde. Le Royaume s’est toujours dit prêt à coopérer avec les Etats qui le veulent bien.

Quelle évaluation faites-vous de la démarche proactive adoptée par le Maroc dans la lutte antiterroriste?

Grâce à sa politique multidimensionnelle et sa stratégie proactive, le Royaume a asséné un coup quasiment fatal à la présence de Daech et autres nébuleuses sur le territoire marocain. Fort de son engagement pour la lutte contre le terrorisme et toutes les formes de criminalité et de trafics illicites, le Maroc adopte une stratégie globale, intégrant la sécurité et la justice, mais aussi les droits de l’Homme et l’encadrement religieux en tant que remparts contre les idéologies extrémistes.

Propos recueillis par ML

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