Cela fait un an que Donald Trump est à la Maison-Blanche. Il a commis cette année une faute impardonnable. Il a reconnu Jérusalem comme la capitale de l’Etat sioniste.
Cela étant, cette initiative, qui discrédite les USA dans le processus palestinien, est sans doute celle qui a été la moins critiquée par la presse américaine, voire internationale du président américain.
Car, pour le reste, la presse autoproclamée de référence mène une guerre sans merci contre un président autosatisfait, qui le lui rend bien. Rien ne lui est épargné, rien et, surtout, ses tweets impulsifs ne trouvent grâce aux yeux de l’idéologie journalistique dominante. Cela cependant n’a aucun effet sur l’électorat de Trump et le conforte dans la dénonciation d’un système arrogant hostile à l’expression démocratique du peuple. Vrai peuple contre fausses élites, le discours de Trump sur ce thème n’a fait que se durcir au fil des mois. De la même manière, la presse a resserré l’étau autour d’un président dangereux et empêtré dans différentes affaires. Ce bras de fer est certainement un marqueur fort de la première année de la présidence de Trump.
Fidèle à son esprit incisif, Donald Trump a marqué l’anniversaire de sa première année à la Maison-Blanche, en attribuant des prix aux médias qui diffusent, selon lui, des «fake news». Sans surprise, CNN, le New York Times et le Washington Post font partie de la liste. Donald Trump multiplie les échanges musclés avec les médias. Au cours de la campagne pour l’élection présidentielle, les critiques étaient incessantes. Depuis son arrivée à la Maison-Blanche, le ton n’a pas changé. Le président ne se prive pas pour répondre aux journalistes de façon virulente.
D’après Michael Wolff, l’auteur du best-seller «Le feu et la fureur», toute la campagne de Donald Trump était une farce. Il la compare au film de Mel Brooks «Les producteurs». L’histoire d’escrocs fauchés cherchant à monter une comédie musicale pathétique à Broadway, dans le seul but de s’enrichir par un flop prévisible. Seul hic: le scénario est tellement délirant (et mauvais) qu’il devient un succès. Et, selon Michael Wolff, c’est exactement ce qui est arrivé à Trump, le 8 novembre 2016, quand il apprend, paniqué, sa victoire. «C’est comme s’il avait vu un fantôme», aurait alors commenté Don Jr., son fils. Melania (épouse de Trump) se serait mise à pleurer… de tristesse. L’anecdote est évidemment contestée. Elle a même rendu Trump fou furieux.
Mais au-delà de cette guerre des médias, que dire du bilan d’une année de présidence Trump?
Donald Trump n’a pas la plus petite victoire législative à son actif, malgré une majorité républicaine au Congrès. Il peut néanmoins se targuer de quelques réussites.
Donald Trump avait promis de remplacer la réforme de la santé d’Obama par quelque chose de bien mieux. Car il s’agit, selon lui, d’une usine à gaz qui fonctionne mal et les montants des cotisations ne cessent de grimper. Il n’a pas tort. Mais il a été incapable de proposer un projet de remplacement. Tout comme d’ailleurs le Congrès où les factions rivales au sein du Parti républicain n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur un texte de compromis. Résultat, Obamacare est toujours en place, mais guère vaillant, car l’administration fait tout pour le vider de sa substance. Elle a, par exemple, réduit la période d’inscription, n’a fait aucune publicité, menace de supprimer les aides fédérales…
Le président a signé plusieurs décrets pour interdire temporairement l’entrée du territoire à des ressortissants et des réfugiés d’une demi-douzaine de pays musulmans. Le but officiel est d’empêcher l’arrivée de terroristes potentiels. Mais la justice a bloqué chacun de ces décrets. Donald Trump a aussi promis de mettre un terme au DACA, un programme qui protège de l’expulsion quelque 800.000 jeunes venus enfants aux Etats-Unis avec leurs parents immigrés. Mais il a finalement accordé un délai de six mois aux personnes qui en bénéficient. Et a laissé au Congrès le soin de trouver une solution.
S’il fait polémique sur de nombreux sujets, il y en a un que le milliardaire met en avant plus souvent que d’autres: la bonne santé de l’économie américaine. Peut-il s’en attribuer le mérite? Pour Thomas Julien, économiste de Natixis à New York, «la réponse est clairement non»: «On a une économie qui est plutôt en fin de cycle, donc, on a une reprise assez poussive, assez lente. S’il a effectivement pu avoir un impact sur la croissance, ça sera à la marge. On voit bien que l’administration n’a pas accompli quoi que ce soit en termes de réformes, à part la réforme de la fiscalité qui vient d’être votée, qui est en train de prendre effet et qui ne peut pas avoir d’impact déjà présent», note-t-il.
Pour certains, le président est pour le moins instable. Il a voulu médicalement démentir.
Le médecin de la Maison Blanche, Ronny Jackson, a annoncé, mardi 16 janvier, que Donald Trump avait obtenu vendredi le score maximal de 30/30 au test cognitif de Montréal. «Il n’y a absolument aucun signe d’un quelconque problème cognitif», a ajouté le médecin du président. Le dirigeant a, selon le docteur Jackson, demandé lui-même à passer ce test, afin de faire taire les rumeurs persistantes concernant sa santé mentale. Il est le premier président des Etats-Unis à passer ce test.
Il est le premier pour beaucoup de choses et cela ne fait sans doute que commencer… Sauf si les médias parviennent à leur but: l’impeachment. Le bras de fer va continuer.
Patrice Zehr