Maroc/Rif : Condamnation de 9 activistes et regain de tension

Le tribunal de 1ère instance d’Al Hoceima a condamné, mardi 29 août 2017, neuf activistes du mouvement de contestation dans le Rif à des peines allant d’un an à 20 ans de prison ferme. La défense des accusés et les habitants du Rif estiment que les activistes du Hirak ont été sévèrement sanctionnés.  

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Parmi les condamnés, Jamal Oulad Abdenabi, âgé de 18 ans. Accusé d’avoir mis le feu dans un commissariat de police et perturbé la circulation sur la voie publique, le jeune homme a été condamné à 20 ans de prison ferme, soit la plus lourde peine prononcée dans cette affaire. Jamal Oulad Abdenabi avait été arrêté en mars 2017, en compagnie de jeunes manifestants ayant incendié un édifice de police dans la localité d’Imzouren, située non loin de la ville d’Al Hoceima où ont éclaté, en octobre 2016, les manifestations, du Rif au lendemain de la mort du jeune marchand de poisson, Mohcine Fikri. Par ailleurs, quatre personnes poursuivies dans la même affaire ont écopé de trois ans de prison, trois autres ont été condamnées à deux ans et une autre à un an d’emprisonnement.

Le 29 août dernier, le même tribunal avait reporté au mois de septembre courant l’examen de 23 autres détenus du Rif. Ils sont poursuivis pour avoir participé à une manifestation non autorisée, désobéissance, attroupement armé, insultes à des agents de sécurité et dommages causés aux biens publics.

Manifestation de solidarité avec les détenus

En solidarité avec les neuf activistes du «Hirak» du Rif condamnés et les autres membres du mouvement de contestation dans le Rif, une grande manifestation a été organisée le 1er septembre 2017 qui a  coïncidé cette année avec Aïd Al Adha (fête du mouton). Les manifestants ont scandé des slogans demandant la libération des détenus et «contre la militarisation du Rif». Des échauffourées entre manifestants et policiers ont été enregistrées lors de cette manifestation qui a duré plusieurs heures et s’est soldée par des arrestations, selon certains témoignages.

Les détenus du Hirak prêts à dialoguer

De son côté, l’initiative civile pour le Rif, connue sous le nom de «Moubadara», a fait savoir dans un communiqué que ses membres ont tenu, tout au long des dix derniers jours, une série de réunions avec les détenus du mouvement de contestation au Rif, dont Nasser Zefzafi. La même source a indiqué que les détenus ont réaffirmé leur attachement à la légitimité de leurs revendications à caractère social et rejettent toute volonté de confrontation avec les forces de l’ordre. Selon Moubadara, les membres du «Hirak» souhaitent ouvrir un dialogue sérieux et serein, dans le cadre du respect de l’intérêt général du Royaume et dans le but de trouver une issue à ce dossier.

Après un mois d’août, relativement calme à Al Hoceima, les dernières peines de prison prononcées contre les neuf activistes du mouvement de contestation dans le Rif ont relancé les craintes d’une nouvelle escalade de la tension dans cette région du Maroc.

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