Le chef d’état-major des armées français Pierre de Villiers, en conflit avec le président Emmanuel Macron au sujet des coupes prévues dans le budget défense, a démissionné mercredi, une décision sans précédent qui marque la première crise d’ampleur du quinquennat.
« Dans les circonstances actuelles, je considère ne plus être en mesure d’assurer la pérennité du modèle d’armée auquel je crois pour garantir la protection de la France et des Français, aujourd’hui et demain, et soutenir les ambitions de notre pays. Par conséquent, j’ai pris mes responsabilités en présentant, ce jour, ma démission au Président de la République, qui l’a acceptée », écrit le général de Villiers dans ce communiqué.
Le maintien ou non en poste du chef d’état-major des armées agitait depuis plusieurs jours les milieux militaires, alors qu’Emmanuel Macron a multiplié les rappels à l’ordre à son égard. Le chef de l’État lui a reproché des critiques sur des économies annoncées dans le budget de la défense.
« J’ai toujours veillé, depuis ma nomination, à maintenir un modèle d’armée qui garantisse la cohérence entre les menaces qui pèsent sur la France et sur l’Europe, les missions de nos armées qui ne cessent d’augmenter et les moyens capacitaires et budgétaires nécessaires pour les remplir », déclare le général de Villiers, en rappelant qu’il assumait les responsabilités de chef d’état-major depuis trois ans et demi.
« Dans le plus strict respect de la loyauté, qui n’a jamais cessé d’être le fondement de ma relation avec l’autorité politique et la représentation nationale, j’ai estimé qu’il était de mon devoir de leur faire part de mes réserves, à plusieurs reprises, à huis clos, en toute transparence et vérité », ajoute le général.