Le ministère de l’Intérieur, comme tout autre administration marocaine, est en droit de déposer plainte auprès des services concernés s’il fait l’objet d’offense, d’injures et de diffamation, a affirmé Mohamed El Husseini Kerrout, avocat au barreau de Rabat.
Commentant la décision du ministre de l’Intérieur de déposer plainte contre le directeur de publication d’un site électronique, Me Kerrout a indiqué, dans une déclaration à la MAP, que le recours à la justice est un comportement civilisé et que ‘’tout citoyen, quel que soit son rang, est en droit de demander à être rétabli dans ses droits’’.
‘’Si nous croyons en l’Etat des institutions, le recours de tout citoyen, responsable gouvernemental ou autre, s’il s’estime lésé et touché dans sa dignité, est un comportement noble qui dénote le respect dû à l’autorité de la justice et à son rôle dans la préservation de la dignité des personnes’’, a estimé Me Kerrout.
Le Maroc étant un Etat de Droit, ‘’Nous nous devons tous de respecter l’indépendance de la justice et croire en la suprématie de la loi, l’objectif étant de voir la protection des citoyens renforcée et leur dignité non bafouée’’, a-t-il dit, ajoutant que tout citoyen ayant fait l’objet d’un jugement au profit d’un autre citoyen ou d’une autre administration, est en droit de faire appel ou de former un pourvoi en cassation s’il estime que le jugement est loin d’être conforme à la vérité et à la réalité.
Me Kerrout a souligné la nécessité de respecter la limite entre travail journalistique et les propos destinés à exercer une influence ou ceux diffamatoires ou offensants comme stipulé par le code de la presse et le code pénal, soulignant l’importance de veiller à accomplir la mission noble d’information dans le cadre de la déontologie.
Il a indiqué que le ministre de l’Intérieur a décidé de déposer plainte contre le journaliste Hamid El Mahdaoui suite à la publication par ce dernier d’une vidéo comportant un flot d’accusations de corruption et de propos portant atteinte à la dignité du ministre.
(Avec MAP)