Des industriels exportateurs s’inquiètent de la fermeture d’une soixantaine d’unités à Dakhla et n’excluent pas l’arrêt d’activité dans d’autres unités, une centaine, à Laâyoune. La raison en est l’arrêt de l’activité des bateaux sardiniers de la pêche côtière et ce, depuis plus d’un mois.
La colère atteint son comble chez les industriels de la congélation opérant dans le sud du Royaume. Selon des professionnels membres de la FENIP, plus de 60 unités exportatrices à Dakhla seraient contraintes de fermer leurs portes. La raison en est la rupture d’approvisionnement en sardines, à cause de l’arrêt d’activité des bateaux sardiniers sonores (pêche côtière) au port de Dakhla. «Depuis plus d’un mois, plus de 75 bateaux sardiniers sonores sont en arrêt d’activité dans ce port», affirment les mêmes sources. «Ces bateaux vont reprendre la mer après la fête. Pendant les deux prochains mois (juillet-août), ces sardiniers auront ainsi consommé leur quota (soit les 40% qui leur restent). Ce qui veut dire qu’ils vont arrêter, de nouveau, leur activité trois mois durant (septembre-octobre- novembre)», affirment-elles.
La cause de cet arrêt d’activité des sardiniers en est la décision des autorités de tutelle de diminuer leur quota, lequel est aujourd’hui fixé à 2.000 tonnes/bateau/an. Ce quota est nécessaire, selon les recommandations de l’INRH, afin de permettre la reconstitution des ressources halieutiques, notamment des pélagiques, dans cette zone. Selon nos sources, cette décision continue d’alimenter la grogne des pêcheurs dans la zone du sud. «Certes, la diminution des ressources justifie une telle mesure. Mais la tutelle doit être un peu flexible, en augmentant le quota, par exemple, de 500 tonnes», estime Kamal Yahyaoui, un industriel exportateur à Laâyoune. Car, ajoute-t-il, la situation est catastrophique. «A cause de la mise en application de ce quota, les unités sont aujourd’hui en arrêt d’approvisionnement en pélagique. Nous passons par une période très difficile. Car notre activité est fortement perturbée et elle risque de l’être encore plus, si rien n’est fait par les autorités de tutelle».
D’après le même exportateur, l’effet a été ressenti chez les industriels de la congélation et ce, depuis plusieurs semaines, notamment à Dakhla. «Cela fait plus de quatre semaines que les industriels ne trouvent pas de poisson pour leur activité. Conséquence: leur chiffre d’affaires a baissé de 50%», affirme Kamal Yahyaoui, pour qui la situation est inquiétante. C’est pourquoi les industriels exportateurs opérant dans la congélation comptent organiser une réunion pour discuter de cette problématique, qui suscite depuis plus d’un mois l’ire des professionnels de Dakhla et de Laâyoune. A l’heure où nous mettions sous presse, des sources bien informées ont indiqué que cette réunion a été reportée.