Maroc/Politique : Abdelilah Benkirane revient à la charge

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Le SG du Parti de la Justice et du Développement (PJD) et ex-chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, est revenu à la charge à l’occasion de la tenue des travaux du 13ème  congrès annuel de la jeunesse du Parti à Fès.

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Placé sous le signe «la démocratie d’abord», ce congrès a été marqué par une intervention offensive du SG du PJD qui a profité de l’occasion pour évoquer plusieurs sujets notamment le Discours du Trône, les raisons du blocage gouvernemental qui a duré plus de six mois et les événements d’Al Hoceima.

Benkirane, l’éternelle victime 

Dès le début de son discours, Abdelilah Benkirane a  nié toute intention de se retirer de la vie politique. «Je suis toujours vivant et j’accomplirai mon devoir», a-t-il promis. Fidèle à son discours fait de populisme et de victimisation, le SG du PJD a toutefois expliqué que «des partis invisibles n’ont pas accepté que je quitte mon poste à la tête du Gouvernement, la tête haute. Ça les regarde», a-t-il ajouté.

Ce qu’il a retenu du Discours du Trône

Commentant le dernier discours du Trône, Benkirane a affirmé qu’un discours aussi franc doit pousser la classe politique marocaine à se remettre en question. «Le dernier discours du Trône est riche en leçons à retenir», a estimé le numéro un du PJD. Benkirane a néanmoins lancé des piques à l’actuel chef du Gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani. «Ceux qui ont accueilli le discours royal avec satisfaction sans en intercepter les messages doivent consulter un psychologue comme Saâd-Eddine El Othmani», a-t-il recommandé.

Et de la situation à Al Hoceima

S’agissant des manifestations à Al Hoceima, le SG du PJD s’en est remis au Roi. Abdelilah Benkirane a ainsi demandé l’intervention du Souverain pour que le calme revienne complètement à la ville et à l’ensemble de la région du Rif. «Seul le Souverain peut intervenir pour remettre le train sur les rails», a-t-il ajouté, en lançant des piques au Parti Authenticité et Modernité (PAM). «Si Al Hoceima était dirigée par le PJD, qu’en serait-il advenu?», s’est interrogé le SG du parti islamiste. Selon Benkirane, «ceux qui devaient trouver des solutions aux revendications sociales des habitants du Rif se sont enfuis aux Etats-Unis»… Allusion au chef du PAM, Ilias El Omari, qui avait expliqué son silence pendant les manifestations d’Al Hoceïma par un voyage aux Etats Unis qu’il aurait entrepris à la recherche d’investisseurs.

Pourquoi le Maroc est resté 6 mois sans gouvernement ?

Lors du meeting de la jeunesse du PJD, Abdelilah  Benkirane a transmis des messages codés au sujet du retard dans la formation de la majorité qui a duré six mois. Benkirane qui a dénoncé des coups bas de la part de ses adversaires, a appelé à l’ouverture d’une enquête pour jeter toute la lumière sur cette affaire. «Les vraies raisons qui ont conduit à ce blocage ne seront connues que si une enquête est ouverte pour mettre au clair ce dossier», a réclamé le SG du Parti islamiste au pouvoir.

Faut-il réformer la Constitution ?

Pour la première fois depuis l’adoption par référendum de la Constitution de 2011, le SG du PJD a évoqué une réforme de la Constitution. Selon Abdelilah Benkirane, cette réforme permettra de «savoir qui est responsable de qui et de quoi et qui parle avec qui».

Il est à noter que le chef du gouvernement actuel, Saâd-Eddine El Othmani, a assisté à l’ouverture de la troisième édition de la rencontre d’été dédiée à la jeunesse du PJD. El Othmani a d’ailleurs annoncé que «le jour où le parti nous demandera de nous retirer de la coalition gouvernementale, nous partirons». Le timing de cette révélation ainsi que le contexte dans lequel elle a été annoncée alimente les polémiques au moment où la menace d’une scission plane sur le parti.

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